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Par exemple, je n’arrive pas à me souvenir complètement des personnes que j’ai aimées. Et j’aime ce handicap. Il me permet de vivre un présent d'impressions.

Le maloya, sa musique, sa danse ne sont pas mes racines. Ils sont cet arbre sous lequel j’aime m’abriter.

Un rideau blanc, léger, danse doucement. Le calme règne.

Les bruits arrivent, feutrés, sur l’encadrement de la fenêtre. Mal appliqués, quelques traits sonores dépassent.

Puis il y a la lumière, les ondes qui projettent une image du monde extérieur sur le voile. Dans cette pièce à l’abri de toute agitation, le rideau ondule et rayonne. Des zones d’ombre de la chambre cachent tant que possible leurs secrets gardés par les bataillons rangés de petites poussières. Les vaisseaux blancs voguent, silencieux, dans les vastes espaces profonds et triangulaires.

En souvenir, un rideau blanc, léger, c’est l’impression que je suis dans une pièce perdant toute mesure. Le parquet grince sous le poids de mon corps invisible.

Le bois grince, je suis un géant et je ne suis plus. Je vibre. Je suis cette pièce à l’abri de l’agitation du monde. Tout bascule. Je deviens alors une constellation, une nébuleuse au-dessus du jour et de la nuit.

Un rideau blanc, léger, danse doucement. Ce souvenir me pulvérise et me relègue à l’infini, perdu au loin dans l’univers.

Je ferais le nécessaire pour que le football tombe à l’eau et que le sable tombe sur les supporters. Il fera alors 25°C sur la plage avec une brise légère. Et l’eau sera à 19°C. Je suis prêt à en débattre.

Quand j’étais jeune, le château de Monté-Cristo, près de chez moi, était en dormance. Autour du domaine, jusqu'à la clinique, il y avait une belle friche urbaine arborée. C’était en région parisienne.

Nous construisions des cabanes dans cet espace oublié. Nous grimpions aux lianes ! Les moins sages escaladaient le mur du château pour passer dans le parc. Cela faisait un bon raccourci pour arriver aux bords de la Seine.

Inutile de préciser que, aujourd’hui, le château, le parc et tout se qu’il y a autour ont été nettoyés, aménagés, arrangés. Il n’y a plus de friche urbaine à cet endroit ; plus de cris d’enfant se prenant pour Tarzan.

Tous droits réservés © Romain Philippon (images) ; Yann Hamonet (textes 2018), Ben Mazué (textes 2019 & 2020), Johary Ravaloson (textes 2021), Gillian Geneviève (textes 2022)