L’herbe se couche sur moi.
L’arbre se blottit, petit, dans mon ombre.
Le soleil joue l’insecte qui s’envole.
Le ciel s’étire à mes chevilles et me fait des chaussettes.
Je regarde l’océan épais qui tempête dans mon verre.
Je suis obligé de réagir.
Bienveillant, je crie : « Tout le monde au lit ! C’est l’heure de la sieste ! »



La nouvelle saison arrive. Aimante, elle pose ses mains sur mes joues. Elle est grande, élancée. Elle me sourit et il pleut, chaudement. Je baisse la tête. Je suis gêné. Elle me regarde, amusée. « Ce n’est pas grave, si tu m’as oubliée. Je reviens encore. Je reviendrai tout le temps. » me dit la saison. Et un vent de cyclone souffle, chaudement. Je suis trempé. Je relève la tête et lui sourit en retour. Il n’y a qu’elle et moi qui savons si je pleure.


Enfant, je n’ai jamais été moine bouddhiste. Par contre, j’ai gardé quelques fois, bien serrée, la capuche de mon k-way. Je me souviens aussi avoir fait rire de grands enfants en faisant le clown, muni d’un grand bonnet. Enfant, j’ai été, quelques fois, et que pour le meilleur, chauve… chauve dans ma tête.






Mais je te jure, mon frère, qu’elle est apparue dans la cave ; à la lumière des néons. Sûr. Elle est née, sortant lentement le bout de son nez d’un mur en béton. Elle est née, femme, debout, dans un mouvement horizontal. Elle continuait sa translation droite, la poitrine en avant, épaules en arrière, les bras tombant, les mains magnifiques, les genoux repliés. Elle ne touchait pas le sol. Elle était classe, naturellement ; en lévitation, les yeux fermés. Elle ouvrit les yeux. Sa robe était fossilisée. Elle se défossilisa et devint robe légère. La déesse venait de naitre. Elle déplia ses jambes et commença, doucement, à toucher le sol. Puis elle marcha d’un pas décidé et… et elle est partie. Elle a dit… euh… elle a dit « ciao les mecs. » et voilà. Elle a monté les escaliers. On ne l’a plus jamais revue. C’était fou le truc de la robe défossilisée quand j’y repense. Ça a fait un clac et ça a laissé une fine poussière qui reste sans bouger dans l’air, depuis hier, figée sous l’immeuble, sous les néons.



Ça devient dangereux lorsque l’on voit les lignes à haute tension comme les cordes d’une basse gigantesque. Ça devient dangereux pour le mauvais temps car, il suffit d’avoir les doigts assez longs pour faire sonner l’instrument.
Et BOUM DOULOUN. Les nuages ont toutes les chances de tomber du ciel.



Un enfant nu c’est comme un pays magnifique. On ne peut pas s’empêcher de l’habiller parce que c’est comme ça ; parce qu’il le faut. Et même si bien des manufactures contribuent à rendre le monde moins beau.
