Ils sont nombreux, en fermant les yeux, capables de se remémorer une vieille gazinière, la flamme bleue, et l’eau bouillante qui s’évapore de la casserole. Cette eau est chargée d’un petit bout de l’âme de l’enfant qui la regarde. Et la fenêtre est entrouverte. Et un petit nuage se forme à l'envolée, condamné à errer sur Terre pendant des années, le matin sur la canopé, sur la jungle ; et le soir poussé si haut par le vent, loin au dessus des grands nuages, sous les étoiles.






Les chiens morts sur la route, trainés sur le bas coté, les pattes en l’air, me rappelle surtout que moi aussi je ne suis pas immortel et que cela risque de faire mal.




Il faudrait protéger les sentiers et les forêts si proches des villes. Sur le continent cela parait être évident, facile et l’héritage des anciens. Sur mon île, l’urbanisation nouvelle semble parfois manquer de poésie, d’humanisme et des porteurs de liberté. Peut-être sommes-nous dans un système trop rationnel, efficace et porteur des vertiges d’être riche… j’aimerais vivre une société créole osant un peu plus les défis, les innovations et une urbanisation nouvelle, pour que l’on se souvienne de nous, de notre époque, de nos combats réussis.

Il était une fois au lac d’Angers, un enfant qui savait nager. L'enfant fut tout à coup pris de panique. Il nageait loin du bord. Il avait de plein gré gouté à l’immersion une seconde, dans le lac trop doux, autorisant les yeux ouverts et un regard perçant les profondeurs délicieusement troubles et vertes. Le vent dans les arbres, le soleil à travers les branches, la chaleur de l’air, la fraicheur de l’eau, les rires des autres enfants : tout cela était trop. L’enfant, déboussolé, sortit de l’eau. Il n'accepta pas ces sensations pourtant si merveilleuses.



La part des anges n’est pas les effluves d’un prestigieux cognac. Elle est ici autre chose de tout aussi vaporeux et dansant.

